
Côte d’Ivoire-CPI-Laurent Gbagbo-Après sa liberté de voyager-L’ancien président sud africain, Thabo Mbeki fait des révélations et met la pression sur Alassane Ouattara : « Le moment est venu pour que les dirigeants ivoiriens saisissent courageusement… »
Dans une longue tribune parue dans un magazine local, News 24, l’ancien président sud africain, Thabo Mbeki est revenu sur la situation en Côte d’Ivoire. Président de l’Afrique du Sud de 1999 à 2008, Thabo Mbeki fut l’un des acteurs de la crise Ivoirienne. Médiateur très écouté, le président Laurent Gbagbo révèle par ailleurs que c’est sur conseils de Thabo Mbeki qu’il a exceptionnellement ordonné l’article 48 qui a permis en 2010 à Alassane Ouattara de se présenter à l’élection présidentielle d’octobre 2000. C’est donc un homme averti, qui, dans cette tribune rédigée en anglais bien entendu ( traduite en français via Google pour les besoins de cet article sur votre site d’informations, www.actupeople.net) a fait la genèse de la crise ivoirienne. Suite à la liberté de voyager accordée au président Laurent Gbagbo et à Charles Blé Goudé, Thabo Mbeki met à l’index le président Alassane Ouattara sur qui, il met une certaine pression, tout en interpellant les dirigeants politiques ivoiriens. Faisant bien de révélations, voici quelques morceaux choisis de la sortie de Thabo Mbeki.

Côte d’Ivoire-Thabo Mbeki fait des révélations sur les pays africains qui étaient prêts à accueillir Laurent Gbagbo
« …À première vue, cela signifiait que M. Gbagbo pouvait quitter la prison, après être resté sept ans en prison à La Haye et sept mois supplémentaires en résidence surveillée en Côte d’Ivoire. Au cours de son procès, M. Gbagbo avait demandé sa libération sous caution. Pour répondre aux exigences de la CPI, l’Ouganda et le Rwanda ont tous deux accepté d’accueillir M. Gbagbo alors qu’il était en liberté sous caution. Cependant, la CPI a toujours refusé d’accorder la caution demandée. Il est également important de noter qu’au cours du procès, par le biais de son président, le président Joaquim Chissano, le Forum africain des anciens chefs d’État et de gouvernement africains et d’autres dirigeants africains, ont écrit à la nouvelle procureure de la CPI, Mme Fatou Bensouda.
Il ne fait aucun doute que les citoyens ordinaires de Côte d’Ivoire fêteraient avec joie une telle éventualité par millions…
L’AF a assuré à Mme Bensouda qu’elle était convaincue que M. Gbagbo n’était coupable d’aucune des charges qu’elle et son prédécesseur, M. Ocampo, avaient prononcées contre lui. Il a présenté un argument pour étayer sa demande, lui disant qu’un procès équitable entraînerait son acquittement. Le Forum a expliqué à Mme Bensouda que la Côte d’Ivoire était confrontée à un défi urgent de relever sérieusement la tâche, après la guerre civile, de réaliser la réconciliation nationale et l’unité nationale. Il a déclaré que la réalisation de ces objectifs nécessitait l’implication et la participation active de M. Gbagbo. Il a averti que le grave danger auquel était confrontée la Côte d’Ivoire et l’Afrique dans son ensemble était que l’échec persistant à relever le défi ivoirien de la réconciliation nationale signifiait que le pays pourrait retomber dans une guerre civile qui coûterait de nombreuses vies innocentes. Le Forum a donc plaidé auprès du Procureur de la CPI, Mme Bensouda, pour qu’il retire les charges contre M. Gbagbo et lui permette donc de rentrer chez lui pour apporter tout ce qui est en son pouvoir à la réalisation de ladite réconciliation nationale. Inutile de dire que Mme Bensouda a complètement ignoré l’appel passionné du président Chissano ! Comme l’AF l’avait prévu, et comme nous l’avons dit, la CPI a acquitté MM. Gbagbo et Blé Goudé en janvier 2019. Cela aurait dû aboutir à leur libération ».
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Thabo Mbeki : « Il se peut très bien que le retour au pays de M. Laurent Gbagbo… »
« Il se peut très bien que le retour au pays de M. Laurent Gbagbo, après que la CPI ait modifié les conditions de sa libération, pourrait très bien être le moment où, enfin, les Ivoiriens se réuniront pour négocier et convenir d’un nouvel ordre pour leur pays qui garantirait en effet la démocratie, la paix, la réconciliation nationale et l’unité nationale ! Il ne fait aucun doute que les citoyens ordinaires de Côte d’Ivoire fêteraient avec joie une telle éventualité par millions ! Il ne fait aucun doute non plus que toute l’Afrique, dans ses 55 États, fêterait également avec une grande émotion le jour où les estimés dirigeants du peuple frère de Côte d’Ivoire proclameraient que – nous, le peuple de Côte d’Ivoire, avons convenu sur une nouvelle conception de l’État qui garantit la démocratie, la paix, la réconciliation nationale et l’unité nationale pour notre pays! Le moment est venu pour que les dirigeants de la Côte d’Ivoire saisissent courageusement le moment de franchir le Rubicon ».