
Côte d’Ivoire-Election présidentielle octobre 2020-Tidjane Thiam-Candidat indépendant-Des statistiques le donnent gagnant
Jusque-là quasi-mystérieux quant à sa candidature ou à son soutien à un Henri Konan Bédié visiblement en roue libre à la tête du PDCI-RDA, Tidjane Thiam vient de lancer un ‘’ballon d’essai’’. L’exercice piloté par Olivier Tano, Économiste financier et proche parmi les proches de Tidjane Thiam, annonce, d’emblée que Tidjane Thiam ne compte guère abdiquer quant à sa vision et ses ambitions relativement à l’élection présidentielle d’octobre 2020, et ce, en tant que candidat le mieux placé pour réaliser l’objectif ultime d’alternance démocratique en Côte d’Ivoire. A travers une contribution portée par des références sourcées et basées sur les données électorales et démographiques de la Côte d’Ivoire par la Banque Mondiale, le FMI et l’INS entre 2010 et 2018, Olivier Tano, ‘’Thiamiste’’ convaincu, estime qu’« il y a des raisons de remettre les choses en perspective » par rapport à la victoire de Tidjane Thiam à la présidentielle d’octobre 2020 en tant que Candidat Indépendant. De fait, révèle l’homme, Tidjane Thiam avait misé gros sur la récupération de l’appareil politique du PDCI-RDA, force est d’admettre que depuis le dernier bureau politique du ‘’vieux parti’’, dans le camp Thiam, on ne rêve plus. « Il faut se rendre à l’évidence, le PDCI s’apprête à plébisciter le Président Bédié » soutient Olivier Tano. Dans cette même dynamique, l’Economiste financier, s’est attelé à battre en brèche certains arguments défendus par des cadres au PDCI pour rejeter la candidature ou mettre en doute la victoire de Thiam.
Tidjane Thiam-Candidat indépendant : « Il va bâtir son propre appareil politique »

Ici, Olivier Tano annonce d’emblée que son candidat « ne fera pas l’économie de bâtir son propre appareil politique et se battra pour construire [sa] victoire que ce soit en 2020 ou après ». Et pour cause, selon lui, « il n’y a pas de force ou d’appareil politique incontournable en Côte d’Ivoire. La plupart des gens sont dans des affirmations gratuites et sans fondement et c’est parce qu’on n’est pas sur un terrain scientifique que ce genre d’affirmation sans fondement passe inaperçu. En réalité, ces personnes qui le pensent ou l’affirment, se limitent qu’à leur perception de la réalité qui, dans la plupart du temps est erronée; car n’étant pas prouvée dans les données et les faits. ».Sur la méconnaissance de la sociologie des Ivoiriens, également reprochée à son mentor, qui avait d’ailleurs réagi là-dessus, Olivier Tano rappelle que « ce sont les mêmes qui ont dit au Président Laurent Gbagbo en 2010, qu’il ne pouvait pas perdre une élection devant le candidat de l’étranger Alassane Ouattara, car la sociologie des ivoiriens ne le permettrait pas ». Ainsi à ces arguments qu’il qualifie de « petits et gros mensonges », Olivier Tano a opposé « les faits et les données, les seuls éléments qui doivent vraiment compter pour nous », selon lui.
Les proches de Tidjane Thiam s’appuient sur des chiffres
Relativement aux faits et aux données, Olivier Tano s’appuie sur l’analyse (statistique) publiée il y a quelques semaines par Paul Wil-Ademon Kwadjané Agoubli, cadre de LIDER de Mamadou Koulibaly. Un travail que le ‘’Thiamiste’’ dit avoir poursuivi en faisant quelques petites recherches. « En 2016, la liste électorale comptait : 6 595 790 inscrits. Seulement 2 113 105 d’entre eux avaient moins de 35 ans, soit 32,04 % quand 4 482 685, soit 67,97% étaient âgés de plus de 35 ans. 80% de leurs électeurs [du RHDP] sont des sympathisants, des gens qui peuvent changer à tout moment leur vote », rappelle-t-il. Il informe que « la réalité démographique et électorale en Côte d’Ivoire est qu’en 2018, les Ivoiriens en âge de voter (18 ans et plus) étaient au nombre de: 12 836 087 sur une population de 25 069 229 soit 51,20% (11 809 200 si on retire les étrangers). Avec 6 595 790 inscrits, on a aujourd’hui 55,85% de l’électorat qui est effectivement inscrit ». Ainsi, il y a environ 5 213 410 électeurs potentiels (44,15%) qui peuvent faire toute la différence. Et dans l’électorat réel, les jeunes entre 18 ans et 35 ans représentent 54,33% de l’électorat. « Ce sont ces données et ces faits qui font peur aux partis politiques, car c’est l’électorat qu’ils maîtrisent le moins », argue l’Economiste Financier. Qui estime que « sans cet électorat, c’est comme si on décidait d’organiser les élections avec seulement 28,60% de la population au lieu de 51,20% de la représentativité normale. Si on tient aussi compte du taux de participation qui avoisine les 65% quand on veut être généreux, l’électorat de fait, est de 18,59% de la population ». Selon l’économiste, ces données prouvent que « dans le contexte actuel de la Cote d’Ivoire, il faut 8,72% de la population soit 2 186 504 électeurs pour gagner une élection présidentielle à la majorité absolue au 1er tour soit 51% avec un taux de participation de 65%. Cela veut aussi dire que chacun des 3 grands partis politiques ivoiriens (PDCI, FPI, RDR) a une base électorale réelle de 5,70% de la population c’est-à-dire qu’ils n’ont pas plus de 1 428 946 de votants réels dans la base des électeurs soit 33,33% de l’électorat effectif représentant 65% de 6 595 790 inscrits actuellement. »

« Tidjane Thiam en tant que candidat indépendant peut gagner cette élection »
L’homme souligne que même dans cet électorat dans les faits, on n’a pas plus de 20% qui ont une carte de membre de parti politique; donc 80% de leurs électeurs sont des sympathisants, ce que les américains appellent les ‘’swing voters’’, c’est-à-dire des gens qui peuvent changer à tout moment leur vote. « Donc rien n’est joué. Et c’est aussi cela l’arnaque de la démocratie en Côte d’Ivoire, de faire croire qu’on est majoritaire alors qu’on ne l’est pas réellement. Les partis politiques ne réussissent à remporter une élection que quand des personnes n’appartenant pas à ces partis politiques décident de leur reporter leurs voix : ceci est vrai pour les partis politiques, mais l’est tout aussi vrai pour un Candidat Indépendant sérieux comme le Ministre Tidjane Thiam », s’est convaincu Olivier Tano. Au sujet de la grosse campagne d’enrôlement qui bat son plein sur toute l’étendue du territoire, quitte même à piétiner les mesures décrétées dans la lutte contre le coronavirus, Olivier Tano indique : « Ils disent souvent chacun qu’ils sont majoritaires et que rien ne peut se faire sans eux, alors que beaucoup de votants ou de potentiels votants ne participent pas de fait au scrutin, d’où le caractère hautement stratégique de l’enrôlement sur la liste électorale, actuellement en cours. » Et l’homme d’assurer : « Le problème il est donc connu, un pouvoir minoritaire ne changera jamais un mécanisme électoral actuel, qui minimise l’électorat réel, car cela peut représenter une véritable menace pour lui », Sur la base de ces statistiques et en ‘’Thiamiste’’ convaincu, Olivier Tano, se fait catégorique : « En réalité les soi-disant 3 grands partis politiques n’ont pas une base électorale aussi insurmontable qu’on l’imagine (…) Tidjane Thiam avec une bonne équipe de professionnels et de personnes outillées dans une équipe de compagne tournée vers l’avenir peut gagner cette élection présidentielle en octobre 2020 en tant que Candidat Indépendant ». Le mois qu’on puisse dire, c’est qu’à quelques heures de l’annonce officielle du candidat du PDCI et à quatre mois des échéances, l’élection présidentielle du 31 octobre n’a pas encore dévoilé toutes ses cartes.