
Côte d’Ivoire-Retour manqué de Guillaume Soro-Il parle enfin et confirme sa présence en Espagne : « Notre avion pourrait faire l’objet d’un assaut… »
La déclaration de Guillaume Soro était attendue hier. Il a enfin parlé et il y’a de cela 1heure. Dans son adresse, il fait le récit de son retour manqué. Il aura entre-temps éviter un drame. Selon ses dires « …le commandant de bord affolé fait irruption dans notre cabine. « M. Soro, nous venons de recevoir une alerte grave de sécurité sur l’aéroport d’Abidjan. Notre avion pourrait faire l’objet d’un assaut… ». Dans son récit, il confirme par ailleurs qu’il en ce moment en Espagne comme l’indiquait depuis hier plusieurs sources.
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Guillaume Soro : « Un bien triste et douloureux souvenir »
La journée du 23 décembre 2019 demeurera dans ma mémoire un bien triste et douloureux souvenir. La brutalité de la répression qui s’est abattue sur les adhérents de GPS et de tous les Partis politiques et mouvements politiques proches ainsi que des citoyens innocents est inacceptable. Les instances de GPS, des Partis et Mouvements politiques doivent monter au créneau. Avant d’aller plus loin dans mon propos, j’adresse mes encouragements aux innocents et collaborateurs qui ont été arrêtés: leur seul crime, accueillir le candidat déclaré à la Présidentielle d’Octobre 2020. Déjà en Septembre 2019 suite aux révélations d’un sondage qui établissait mon avance en cas de la tenue l’élection présidentielle, la décision avait été prise de m’écarter de la course.
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Guillaume Soro : « Ouattara veut faire un troisième mandat »
En réalité, tout ce dilatoire est la résultante de la décision de M. Ouattara de faire un 3e mandat. Et se prévaudrait du soutien de la France. Pour autant, nous ne l’accepterons pas. Pour revenir à la sinistre journée du 23 décembre 2019, il est à noter que nous avons tenu à ce que notre retour au pays natal se fasse dans le strict respect des lois. L’autorisation d’atterrissage a été dûment obtenue. Rien ne s’opposait donc à ce voyage du citoyen-candidat déclaré à la présidentielle. La direction de GPS avait imaginé les scenarii suivants: -Le retour est encadré par la force publique ( le meilleur cas de figure). -A l’atterrissage, une convocation de justice est notifiée. -L’arrestation est opérée au pied de l’avion. Tout ceci pour délit de candidature à la présidentielle d’Octobre 2020.
Guillaume Soro : « Nous venons de recevoir une alerte grave de sécurité »
9h, décollage du Bourget, direction Abidjan. Nous prenons de l’altitude et sommes coupés de tout. À environ deux heures d’Abidjan, et dans le ciel du Niger, le commandant de bord affolé fait irruption dans notre cabine. « M. Soro, nous venons de recevoir une alerte grave de sécurité sur l’aéroport d’Abidjan. Notre avion pourrait faire l’objet d’un assaut. » Je n’en crois pas mes oreilles. Que se passe t’il ? Pour m’arrêter, on n’a point besoin d’un assaut. Me Affoussy Bamba Lamine est là pour les formalités. Le commandant de bord toujours à cran me dit: « M. Soro, nous ne pouvons plus rallier Paris. Il nous faut absolument atterrir, soit à Niamey, soit à Accra. Il n’y a pas d’autres options.» Je lui demande un temps de réflexion. Le commandant de bord revient plus affolé que jamais. Il semble que l’assaut se confirmerait. Et il décide d’enclencher un atterrissage d’urgence sur l’aéroport d’Accra. Nous voici donc sur la terre Africaine du Ghana. La décision est toute prise; nous débarquerons sur Accra pour continuer notre périple s’il le faut. Le commandant de bord serait, j’imagine très heureux de larguer là, ces passagers devenus forts encombrants. Je lui demande de contacter les autorités Ghanéennes pour notre débarquement. Niet! La terre africaine du Ghana de Nkrumah nous est interdite à la demande du Président Ouattara.

Guillaume Soro : « Seuls, des pays européens acceptent notre atterrissage »
Après des heures de pourparlers, ne pouvant entrer dans la ville d’Accra, seuls des pays Européens acceptent notre atterrissage. Ô, Afrique, mon Afrique. Nous redécollons ! Je m’interroge ! Sommes-nous ennemis à cause de la politique ? Il ne m’a jamais été notifié que ma terre natale m’était interdite. Le forfait après le crime, aux dernières heures, j’apprends que je suis l’objet d’un mandat d’arrêt international. Qui aurait cru cela possible de l’homme providentiel venu du FMI, moi, le dernier. Et c’est bien fait pour ma gueule. Chers tous, relevons-nous. Je vous l’avais dit, que notre combat pour la réconciliation, l’état de droit et la démocratie serait périlleux. D’autres iront en prison, d’autres seront tués. Mais même si nous restons dix, nous continuerons le combat pour la justice et la démocratie.