
Interview exclusive-Abidjan-Beauté-Kitty Barioce Kouassi-Sassy Beauty ( Make Up Artist)-Tout sur celle qui a maquillé le président Ghanéen et plusieurs célébrités : « J’ai sacrifié ma carrière d’actrice… »
Essi Christelle à l’état civil, épouse Barioce Kouassi, lauréate du prix du meilleur make up artist en Côte d’Ivoire est plus connue sous le nom de Kitty Barioce. Propriétaire du salon de coiffure Sassy Beauty, l’on l’a découvert grâce à la série Sah Sandra où elle a campé le rôle principal entre 2009 et 2011. Titulaire d’un DESS en commerce et communication, c’est une tête bien faite, une femme éprise de valeurs. Vertueuse à souhait, elle a sacrifié sa carrière d’actrice pour bâtir une vie familiale stable. Mariée et mère de deux enfants, elle s’attelle désormais à transformer et illuminer les visages à l’aide de son pinceau magique. Aussi a-t-elle eu à maquiller le président actuel du Ghana, Nana Akufo-Addo. Plusieurs célébrités sont passées entre ses mains de fée. Réservée, et pourtant très chaleureuse, en exclusivité, pour Actupeople, Kitty Barioce a décidé de lever un coin de voile sur sa vie. Une interview à lire.
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On t’a connu grâce à la série Sah Sandra en tant qu’actrice, et depuis lors, plus d’apparitions sur le petit écran. Quelle explication à cela ?
Ce silence est dû au fait que j’ai joué dans plusieurs autres productions en dehors de Sah Sandra qui ne sont pas allées à terme. Qui n’ont donc pas été diffusées. En 2013, j’attendais ma première fille. Du coup, j’ai dû sacrifier ma carrière en quelque sorte…Je venais à peine de me marier, également. Je ne pouvais donc pas concilier, et ma vie de couple et la carrière d’actrice. J’ai eu plusieurs propositions de tournages, que je ne pouvais malheureusement honorer. Je n’arrivais pas, non plus, à prendre part à certains castings. Avec ma première grossesse, ma morphologie a pris un coup. Et il ya eu la seconde grossesse au moment où je commençais à reprendre ma forme. Le temps de me refaire une beauté, cela n’a pu être évident. J’ai tout de même fait ciné Kita. Après, il a fallu faire un choix. Je me suis donc éclipsée des projecteurs et scènes de tournages. Il y’a des rôles qu’on m’a proposé qui n’étaient pas en phase avec mes valeurs.

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Si tu dois revenir sur tes premières expériences cinématographiques, que dirais-tu ?
Aucun début n’est facile, mais ça été tout de même une très belle expérience. Il est vrai que la seule série dans laquelle j’ai joué a connu du succès. Et donc si cela était à refaire, je l’aurais fait avec plaisir.
Une belle jeune dame à l’écran, les dragueurs, des propositions indécentes…comment as-tu vécu tout cela ?
Les dragueurs, il y en a toujours, normal puisque je suis une femme. Mais les propositions indécentes, je dirais non. Avant d’être sous les projecteurs, j’étais déjà fiancée, après je me suis mariée. Et vu que je tiens à ma réputation, au respect de mon époux et de mes enfants, il y’a certaines choses que je m’interdisais.
Le concours de circonstance a fait que j’ai une amie qui partait rester définitivement en Europe
Outre le cinéma, tu explores aujourd’hui un talent caché dans le domaine de la beauté, du maquillage…Comment cela est venu ?
Sur le tournage de la série Sah Sandra, nous avions des maquilleuses. Les rythmes étaient effrénés au point où on ne pouvait tourner sans maquillage. Le tournage se déroulait à Bassam, on rentrait avec le visage très fatigué…Le fait que la maquilleuse était le plus souvent seule, et que j’étais passionnée par ce métier, la voir nous transformer, rendre le bizarre en beau ( éclats de rire)…tout ceci m’a accroché. Le concours de circonstance a fait que j’ai une amie qui partait rester définitivement en Europe, et qui a voulu céder son salon de coiffure. Je me suis dite, pourquoi pas. J’ai donc sauté sur l’occasion. Je travaillais certes, mais je n’avais pas d’autres occupations, en dehors de mon activité principale. Et vu que j’étais tout le temps présente à des défilés de mode, j’ai vu en cela une niche potentielle de prospects.

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Ma maquilleuse m’a fait faux bond
Voilà comment j’ai acheté le salon de coiffure, tout petit, en son temps. Il était situé au marché cocovico dans la commune de Cocody à Angré. Je n’avais vraiment pas d’expériences. J’ai donc recruté des filles pour y travailler. J’ai commencé à avoir des contrats de mariages…le maquillage n’était, certes pas professionnel, mais on arrivait à donner un résultat satisfaisant. J’observais la fille que j’avais engagé. Et une fois, ma maquilleuse m’a fait faux bond alors qu’il fallait maquiller une mariée. J’étais donc face à mon destin. Il fallait que je m’applique. Cela n’a pas été du tout facile, mais je ne voulais plus compter sur une tierce employée, donc j’ai commencé à m’exercer tout doucement. J’ai pris conseils auprès de certains aînés comme Senato Dieudonné, Alain Chapo… qui excellaient déjà dans le domaine. Au fil du temps, j’ai regardé pas mal de vidéos sur Youtube afin de monter en compétences.
J’ai maquillé Madame Didier Drogba, Line Jaber, Caroline Da Sylva…
Le make up, le monde des strass et paillettes, du glamour, décris un peu ton développement dans cet univers
Je suis arrivée dans cet univers par pure passion. Je n’ai pas encore suivi une formation à proprement dite dans le domaine du maquillage et de la coiffure. Pour parler de manière prosaïque, j’ai tout appris sur le tas. Je suis une autodidacte. A chaque fois, j’essaie de me mettre à jour par rapport aux différents maquillages à la mode. Il faut actualiser sans cesse les différents styles de maquillage en vigueur, tant aux Etats-Unis, qu’en Europe. Il y’a une concurrence rude, mais j’ai su me faire modestement une petite place.
Quelles sont quelques célébrités que tu as eu à maquiller ? Et ce, dans quel cadre ?
J’ai eu à maquiller plusieurs célébrités qui se recrutent dans divers milieux et domaines d’activités. Cela s’est fait à travers des salons, des contacts directs, des forums, par personnes interposées. Pêle mêle, j’ai eu à maquiller le président actuel du Ghana, Nana Akufo-Addo lors du CEO forum. Je peux citer mesdames Albert Mabri Toikeusse, Lala Drogba, Dao Gabala, Line Jaber, Cynthia la Marraine ( mme Kenzo Cash Money), Caroline Da Sylva, Bamba Ami Sarah, Tiane, Valérie Ayena, Eunice Zunon, Affoué Inter, Fallone ( la danseuse de Serge Beynaud), des miss internationales…Je ne pourrais pas tout citer. Il y en a eu tellement, et ce, par la grâce de Dieu.

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J’essaie de m’adapter, ce qui est tout à fait normal, d’autant plus qu’elles mêmes connaissent le maquillage
Qui sont parmi ces célébrités, celles qui ont été faciles et sympathiques d’approche à la faveur de vos différentes collaborations ?
Vu que je suis de nature taquine, je n’ai vraiment pas eu de soucis avec la plupart des personnes avec qui, j’ai eu à collaborer. Le plus souvent, nous sommes liées par le travail, il n’y a pas d’affinités en tant que tel. Quand elles sont satisfaites du travail, ça passe. Après, j’essaie de m’adapter, ce qui est tout à fait normal, d’autant plus qu’elles mêmes connaissent le maquillage, donc il arrive qu’elles apportent des observations, mais avec beaucoup de respect. A vrai dire, je n’ai jamais eu maille à partir avec une célébrité. Mon coup de cœur se porte tout de même sur Line Jaber, Caroline Da Sylva, Cynthia La Marraine, Mme Toikeusse pour qui, j’ai beaucoup d’admiration.
Que ressens-tu lorsque tu arrives à magnifier et illuminer ces centaines de visages ?
Je voudrais avant tout dire un grand merci à madame Affoussiata Dosso, responsable éditorial sur RTI2, une dame à qui je dois une fière chandelle, parce que sans de telles personnes ressources, je n’aurais pu rencontrer bien de personnalités. Dieu passe par ces canaux pour nous ouvrir des portes. Merci à certains stylistes comme Tra Dieudonné ( c’est grâce à lui que j’ai connu mme Toikeusse)…Je tiens à dire un grand merci à toutes mes clientes anonymes qui me sollicitent pour leurs mariages. Merci pour leur considération, et la sollicitude, leur confiance, parce que nous sommes plusieurs…C’est un sentiment de joie, de fierté tout de même parce que j’ai fait du chemin pour en arriver là, même si beaucoup restent à faire. Le sourire que je reçois me donne la force d’aller de l’avant.
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J’ai été propulsée sur la Toile
Un témoignage, un message fort que tu aimerais faire passer…
Que Dieu fasse que nous sortions de cette crise sanitaire qui n’épargne aucun domaine d’activités. Et qui joue fortement sur l’économie mondiale. Le monde est affecté. Que nous restions disciplinés et respectons les consignes d’hygiènes. Soyons en paix avec notre esprit. Prions beaucoup. Le monde s’écroule. Que Dieu nous accorde sa grâce divine. Avec le coronavirus, les grandes puissances ont vu leurs limites. Pour le témoignage, je vais parler de la cérémonie d’octobre 2017 où j’ai eu le prix du meilleur make up artist, meilleure maquilleuse de Côte d’Ivoire à la 8ème édition du Top 10 de la mode ivoirienne.

Les choses n’ont pas été du tout faciles. Avant que je n’arrive dans l’univers du maquillage, il y avait déjà des personnes réputées. Lorsque le concours a été lancé, je n’avais pas été informée au départ. C’est après que j’ai vu que mon image y avait été associée. Il fallait voter pendant un mois tous les jours. Comment convaincre les gens à voter pour moi ? J’avoue que j’ai commencé à douter…Après les votes, les notes du jury, je remporte le prix. A partir de là, ma carrière de maquilleuse a pris une autre tournure. J’ai été propulsée sur la Toile. Aujourd’hui, sans prétention aucune, quand on cite les grands maquilleurs du pays, mon nom y figure. Il faut que je continue de m’améliorer, avoir bonne presse auprès de mes clients, essayer de sauvegarder une certaine image de marque tout en montant en compétences pour maintenir le cap.