
Côte d’Ivoire-Attaque de Kafolo au Nord Est-Treize soldats tués-Voici ce que visaient les djihadistes-Enfin, Alassane Ouattara brise le silence
On en sait un peu plus sur l’attaque perpétrée il y a deux semaines contre un poste mixte armée-gendarmerie près de la frontière avec le Burkina Faso au Nord Est de la Côte d’Ivoire à Kafolo. Lors du point de presse tenu à l’issue du conseil de sécurité, jeudi, le ministre ivoirien de la Défense Hamed bakayoko, a livré le bilan final de l’attaque de Kafolo. D’une « dizaine de morts » annoncée par les autorités au début, le bilan final de l’attaque de Kafolo dans la nuit du 10 au 11 juin est de « 12 militaires et un gendarme », selon le ministre. Qui a précisé également que le « coordinateur » du commando djihadiste arrêté lundi et identifié comme « Sidibé Ali, dit Sofiane » est de « nationalité burkinabé ».
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L’homme, pour une raison encore inconnue, a choisi de se replier en Côte d’Ivoire où il a été interpellé, plutôt que sur la base arrière du mouvement au Burkina Faso. Outre Sidibé Ali, c’est « une trentaine de personnes » au lieu des 27 précédemment annoncées qui ont été arrêtées lors des « opérations de ratissage » menées dans la région depuis l’attaque. Un résultat et une célérité à mettre au compte « des combattants, des agents de renseignements et des logisticiens », selon le ministre de la défense. Selon une source sécuritaire burkinabé citée par l’AIP, l’opération a été menée par des combattants du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), principale alliance du Sahel affiliée à Al-Qaïda. Aussi, cette attaque est une action de représailles contre la Côte d’Ivoire. Une sorte de réponse du berger à la bergère que les combattants du GSIM ont voulu donner suite à l’opération militaire commune que la Côte d’Ivoire et le Burkina ont mené en mai dernier, pour déloger un groupe de djihadistes « non identifiés » qui étaient en train d’installer une base dans le nord de la Côte d’Ivoire. « Toutes nos opérations au niveau de la frontière se font en concertation avec les forces armées burkinabé », a précisé le ministre Hamed Bakayoko qui n’entend pas céder à la pression «de l’infiltration de certains groupes qui veulent semer la terreur ».
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Attaque de Kafolo-Alassane Ouattara brise le silence ce 02 juillet
Jusque-là en retrait, le silence du président de la république Alassane Ouattara depuis les faits dans la nuit du 10 au 11 juin, a choqué et fait réagir l’opinion politique. C’est que bien que non revendiquée jusqu’à présent, cette attaque est la deuxième du genre attribuée aux djihadistes en Côte d’Ivoire après l’attentat de Grand-Bassam qui a fait 19 morts en 2016. Ainsi, Danièle Boni Claverie (URD) et Koulibaly Mamadou (LIDER), pour ne citer qu’eux, trouvent « inconcevable et incompréhensible » que le président de la république qui est le chef suprême des armées, soit toujours aphone et invisible deux semaines après le drame, laissant son ministre de la Défense s’en charger.
Pour ces deux politiciens, si les choses restaient en l’état, cela démontrerait le peu d’égard que le président ivoirien accorde à son armée. Mais cela n’arrivera pas. Selon le calendrier communiqué par Hamed Bakayoko, le président devrait briser ce lourd silence le 2 juillet prochain. Ce sera à l’occasion de la cérémonie des honneurs militaires qui seront rendus aux soldats tués, en présence du président ivoirien Alassane Ouattara. En attendant, « nous travaillons à renforcer nos moyens dans le Nord », a rassuré le ministre de la défense.